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Par r.sirugue le 16 Novembre 2014 à 23:43
Le Progrès, mercredi 12 novembre 2014
Thibaut Poirot, "Un 11-Novembre, de la mémoire à l’histoire", LeMonde.fr
(...) Pour qui suit un peu les sites, les comptes Twitter ou les blogs spécialisés nés pour les commémorations, le centenaire donne lieu à quantité d’initiatives qui sont non seulement « touchantes » parce qu’elles brisent l’anonymat des soldats, mais aussi qui construisent un savoir commun dans ses objectifs. (...)
En cela, l’initiative de la Mission du centenaire pour mettre en avant quantité de projets pédagogiques reste comme un élément central après un an de commémorations. Il est pour le moins essentiel de noter la grande présence tout au long de la journée d’hommages au 11-Novembre de nombreux élèves et de leurs enseignants venus de toute la France. Le dessin, la musique, la création numérique convergent vers ce même but essentiel : celui de faire comprendre la guerre. (...)
Comment chercher des informations sur un soldat ? Comment trouver des informations sur « l’arrière », la vie des femmes, des enfants, des ouvriers ? Comment recouper des sources parfois contradictoires ? Comment rendre intelligible des moments et des expériences si éloignés de nous dans le temps ? Comment adopter une distance critique nécessaire pour mieux comprendre pourquoi la Grande Guerre parle autant à notre présent ?
Celles et ceux qui aujourd’hui doutent de l’éducation et des enseignants devraient se pencher sur la manière dont se fabrique ce savoir, où les élèves ne sont pas seulement des spectateurs passifs d’une commémoration mais des acteurs pour construire l’histoire comme élément d’une transmission.
L’histoire se transmet, c’est la grande leçon du centenaire. (...)
Article complet :
http://www.lemonde.fr/centenaire-14-18/article/2014/11/12/un-11-novembre-de-la-memoire-a-l-histoire_4522554_3448834.html
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Par ANL le 14 Novembre 2014 à 11:26
Texte lu par les élèves du collège Boris Vian et du Collège Colette lors de la cérémonie du 11 novembre 2014 à Saint-Priest
Mein lieber Junge, du bist gerade neun Jahre alt geworden.Noch zu
jung, um in den Krieg zu gehen, bist du groβ genug, um zu verstehen,
dass du es bist, ihr seid es, die Kinder von neun Jahren, die später die
Folgen zu ermessen und die Lehren aus diesem Krieg zu ziehen haben.
Verzeih mir diese Worte, aber ich will und kann dir nicht vorenthalten,
dass wir, die wir der Gefahr ausgesetzt sind, immerfort denken: Dies
wird wohl der letzte Brief sein. Ob ich dir einen deutschen Helm
mitbringen kann, ist nicht sicher. Es ist jetzt nicht der Augenblick, ihnen
die Kopfdeckung abzunehmen. Es ist zu kalt, sie könnten sich die Grippe
holen. Und dann, ärmster Maurice, muss man auch bedenken, dass
die Deutschen wie wir sind. Sieh mal, wenn nun ein deutscher Papa
seinem Jungen ein Franzosenkäppi mitbrächte und wenn dieses Käppi
das Deines Vaters wäre.
Was dächtest du darüber?Mon cher petit, tu viens d’avoir neuf ans, trop jeune encore pour participer
à la guerre, tu es assez grand pour comprendre que c’est toi, c’est vous, les
enfants de neuf ans qui aurez plus tard à en mesurer les conséquences et
en appliquer les leçons. Pardonne- moi mais je ne veux pas et ne peux pas te
cacher que, pour nous qui sommes parfois tant exposés, chaque fois que
nous écrivons aux nôtres, nous pensons toujours que c’est notre dernière lettre.
Pour le casque de Prussien, cela n’est pas sûr. Ce n’est pas le moment d’aller
les décoiffer. Il fait trop froid, ils pourraient attraper la grippe. Et puis, mon
pauvre Maurice, il faut bien penser que les Prussiens sont comme nous..
Vois-tu qu’un papa prussien rapporte à son garçon un képi de Français, et que
ce képi fût celui de ton papa ?
Qu’est-ce que tu en penses ?Extrait de Des lignes du Front / Frontlinien
de David Möhring et Philip RiesebergC'est la guerre. Des soldats français écrivent à leurs familles depuis leur tranchée. En face, l'allemand, l'ennemi. Philip Rieseberg et David Möhring – tous deux allemands – ont illustré les lettres envoyées par les Poilus par des images montrant les « boches », en face. Textes et images s'emmêlent, pour nous livrer une vision bilatérale d'une guerre absurde, cruelle, sanglante. On en vient à ne plus distinguer l'ami de l'ennemi, et ce parallèle du texte (en français et en allemand) avec les illustrations fait écho à cette question que pose l'un des soldats : qui est-il, l'autre, en face ? Est-il un homme comme moi ?
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