• Articles de journal sur Verdun

    Dans le cadre du bulletin qui sera remis aux professeurs d'allemand de France en Octobre,
    les élèves ont  écrit les articles suivants:

    Les activités :

    Le premier jour, nous avons rencontrés nos correspondants allemands à travers des activités. Nous avons par exemple fait un bingo un peu spécial, nous devions retrouver des personnes qui correspondaient à des critères comme : parler trois langues, porter une bague, faire du sport...

    Puis pour continuer à se connaître, nous nous sommes classés par ordre de grandeur et puis par ordre alphabétique, nous avons ensuite dû parler avec nos voisins dans nos langues "non-maternelles".

    Pour toutes nos activités, nous étions accompagnés par deux animateurs de l'OFAJ ( Office Franco - Allemand pour la Jeunesse, NDLR ), un Français : Antoine et un Allemand : Urs, ils étaient tous les deux bilingues et nous permettaient de communiquer avec nos correspondants. Les Allemands ne venaient pas tous de la même école et n'avaient pas tous le même âge. Il y en avaient qui pratiquaient le Français et le parlaient bien, et d'autres qui ne pratiquaient pas le français.

    Tout au long du séjour, l'OFAJ avait mis en place des stands qui abritaient des activités, comme par exemple des quiz, des "rubans de la paix", où il fallait écrire un message de paix, ou encore un Twister.

    Pour continuer dans cette amitié franco - allemande, nous avons pu faire d'autres activités comme : un atelier théâtre et un atelier "comparaison".

    Dans l'atelier théâtre, il fallait étudier des dossiers pour monter un petit sketch ( notamment des dossiers sur Jean Jaurès ou Otto Dix, NDLR ). Dans l'atelier "comparaison", nous devions dessiner les clichés allemands/français et lire des lettres de soldats Français et Allemands pour ensuite écrire une lettre commune en mélangeant les deux langues.

    Autre que les activités, nous avons aussi pus participer à des visites avec les Allemands, comme la visite du Fort de Douaumont et la visite de la ville de Verdun qui était par ailleurs très jolie.

    Pour continuer dans cette fraternité, nous avons fait d'autres sortes de jeux : en écoutant des chansons Françaises et Allemandes, nous devions replacer les villes entendues sur une carte.

    Au collège, nous avons préparé des descriptions de photos personnelles de nos ancêtres qui ont participé à la Première Guerre Mondiale. Nous nous les sommes donc présentés, puis ce fut au tour des Allemands de faire de même. Des ancêtres d'élèves Allemands, s'étaient battus à Verdun.

    Pour terminer, le dernier échange que nous avons fait était autour d'une activité "cartes postales", nous nous sommes écrits des lettres qui nous parviendront dans un an, et nous pouvions demander du vocabulaire à nos camarades Allemands.

    Devoir de mémoire :

    Il y a une différence entre l'histoire et la mémoire, car l'histoire se comprend et ne peut pas être changée et elle est commune, alors que la mémoire ne sera pas la même dans quelques années à cause de nouvelles découvertes, c'est une mémoire partagée.

    Il y a des mémoires différentes :

    - la mémoire familiale, en recherchant des informations sur nos ancêtres

    - la mémoire combattante comme par exemple les batailles et les victimes

    - la mémoire France - Allemands qui n'est pas la même pour les deux camps

    - la mémoire nationale, quand on chante la Marseillaise et le drapeau français

    Pour finir : la mémoire locale, le fait de faire des recherches sur Saint - Priest ( notre ville )

    Pour conclure, nous avons remplis notre devoir de mémoire en remplissant toutes les différentes mémoires.

    Marie et Camille

     

    La chorégraphie :

    La chorégraphie produite à Verdun aura marquée les esprits autant du côté Français que du côté Allemand mais n'aura pas plu à tout le monde.

    La course entre les tombes de tous ces jeunes habillés dans des couleurs vives tranchant avec le blanc immaculé des tombes est d'une forte symbolique. Les voir courir, amener un semblant de vie, offrir une vague de sentiments joyeux, produire un effet de jeunesse contrastant avec mais égalant également avec les tombes de cent ans d'âge et se mouvoir sur des grands bruits détruisant le silence environnant a de quoi surprendre et créer un souvenir incroyable. Grâce à cette course, les jeunes auront su ramener de la vie là où, il y a une centaine d'années, périssaient et tombaient au front de très nombreux soldats. De plus, ils auront su raviver le souvenir de ces soldats morts et ce, afin de ne pas les laisser tomber dans l'oubli.

    Une fois la course achevée, les jeunes ont dû simuler un combat. Ce dernier, totalement transparent, aura retracé dans l'esprit de ces jeunes l'horreur qu'ont pu subir leurs ancêtres. Ensuite, dans un lent tempo morbide, ces soldats -les jeunes- se sont effondrés sur le sol foulé cent ans plus tôt par leurs ancêtres après avoir été abattus par une allégorie de la mort. Cette dernière, placée sur échasses, est plus haute que les hommes, comme si elle était implacable mais elle donne aussi l'impression de n'être qu'un pantin facilement utilisé par les hommes à Verdun. Cette allégorie semble ne pas avoir de jugements : elle tue pour tuer, sans distinctions entre nations, classes sociales ou niveaux de richesse. Elle représente uniquement le massacre de masse. 

    Enfin, quand la mort s'en est allée, les jeunes se sont relevés sur des battements de coeur qui ont ramenés la vie : le tempo des tambours du Bronx. Ces quelques instants ont permis aux jeunes de comprendre que la vie est capable de transcender tout le reste. Et c'est alors que la chorégraphie commune a commencée. Une chorégraphie qui marque une unité, une cohésion, une paix, une amitié franco - allemande. Une chorégraphie réalisée à l'unisson  par la France et l'Allemagne. Son rythme lent se rapporte à une marche sourde et morbide de morts - vivants. La mort rappelant les morts de Verdun et les jeunes rappelant la vie. Cette danse peut paraître militaire et morbide mais marque en réalité l'espoir.

    Au delà de tout, cette chorégraphie est un symbole d'espoir : une envie d'effacer toute cette haine passée et de préserver dans le futur cette amitié mais comme l'ont souligné Angela Merkel et François Hollande, cette paix qui a été longue à façonner peut facilement se réduire à rien en peu de temps. Ces quelques mots ont d'autant plus de sens aujourd'hui avec le Brexit, la crise de l'immigration, la montée des partis extrémistes et le terrorisme. D'ailleurs, le climat et le contexte actuel rappellent dangereusement l'instabilité de Verdun avec cette ivresse morbide de la victoire qui a conduit à cette guerre totale.

    Thomas

    « Perce-neigeLettre de l'Académie de Lyon »

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